Au Maroc, Al-malhoun est une tradition de littérature chantée composée en arabe dialectal, qui apparue au début du 15ème siècle. La qasida plutôt réservée aux hommes est une forme de poésie populaire des corporations de métiers (forgerons, tanneurs, tisseurs, joailliers, etc.). C’est pourquoi cet art s’est développé principalement dans les villes de Meknès, Fès, Marrakech, qui sont connues pour leur artisanat. Al-malhoun trouve sa source d’inspiration dans la vie sociale (quotidien, amours) et religieuse. Ce style emprunte ses modes à la musique arabo-andalouse al-ala, mais sa structure mélodique et rythmique est très différente. Les instruments mélodiques utilisés sont le violon, le oud, le swissen et parfois le guembri. Pour les percussions, on trouve la darbouka, les tarijas et le deff marocain. Le ciseau, instrument de travail des tisseurs, ou le chaudron des forgerons, sont parfois utilisés pour leurs sons métalliques, mais on utilise aujourd’hui plutôt les sagattes ou le riqq.
Ali Alaoui